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Mendicité sur la voie publique
Mendicité sur la voie publique


L'homme marchait avec lenteur. Il était blanc. Je dis bien blanc, sa peau était blanche, pas rose chair, vraiment blanche, comme du papier ou du linge, plus blanche que celle des albinos, plus blanche que la fourrure d'un rat de laboratoire. Il était encore trop loin pour que je puisse distinguer la couleur de ses yeux, mais j'étais sûr qu'ils étaient blancs eux aussi, d'un blanc de poisson mort. Et il était nu. Et chauve. Mais le plus étrange n'était ni sa blancheur, ni sa nudité, ni sa calvitie, c'était le fait qu'il s'agissait d'un visiteur. J'avais entrouvert les rideaux pour le voir, et tous les rideaux du voisinage avaient bougé également, comme si une brise légère soufflait à l'intérieur des maisons. Le visiteur blanc, nu et chauve était maintenant dans la rue principale. Il ne pouvait être là par hasard. Bien que son pas fût mesuré, précautionneux, il savait où il allait.

Je ne pouvais toujours pas apercevoir ses yeux, mais l'homme me semblait familier. Un fantôme ? Nous avions eu des fantômes, dans le temps, jusqu'à ce que la Mairie prenne un arrêté interdisant toutes les activités fantomatiques, et expulse les contrevenants manu militari. Pouvait-il être le fantôme de quelqu'un que j'avais connu autrefois ? Il s'approchait de chez moi. Les yeux blancs dans une longue figure triste. Il me rappelait M. Weende, un commerçant tranquille et doux qui nous vendait des bonbons quand j'étais gosse. Mais pourquoi M. Weende serait-il revenu comme fantôme, et en pleine lumière ? Il passa sans s'arrêter devant ma maison, à mon grand soulagement. Qu'avions-nous fait à M. Weende ? Un tour de cochon ? Il n'était pas mort heureux. Je me souvenais que