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La salle de classe
La salle de classe


Commençons. Quel est votre plus lointain souvenir de lui ?

Le plus ancien ? Il a toujours été là. Toute ma vie. Pour ce que j'en sais, il devait planer au-dessus de ma mère quand elle m'a conçue.

Mais vous rappelez-vous de la première fois où vous avez pris conscience de lui ?

Conscience ? A nouveau, c'est... Bon, disons que j'ai quatre ans, et que je fais du tricycle dans la rue. Ma mère bavarde avec une voisine, je tourne le coin de la rue et disparaît de son horizon. Il y a un crissement de pneus, et l'instant d'après je suis en pleurs sur le rebord du trottoir et mon tricycle est en miettes. Les témoins disent que je serais morte sans un homme en manteau noir, qui m'aurait arrachée du tricycle une fraction de seconde avant que le choc. Ma mère raconte que je ne savais rien sur le coup. Aujourd'hui, je vous dirais me souvenir d'une ombre noire, mais que c'est une construction a posteriori.

Je suis désolé, je ne comprend pas.

Non, c'est difficile. Il ne s'agit pas de quelqu'un ou de quelque chose que j'aurais vu à l'âge de quatre ans. Il s'agit de ce que j'ai toujours su. Je ne me suis pas réveillée un jour en ayant conscience de son existence. Je n'ai jamais été inconsciente de lui. Il fait partie de moi comme un organe, un organe externe et invisible. Nous connaissons notre c'ur sans l'avoir jamais vu. Cet homme en noir est une construction qui me permet de le représenter, ou d'en parler aux autres de façon plus éloquente. Il n'a jamais de visage, dans la réalité. Les gens ne le voient pas, ils l'interprètent. Il peut être n'importe qui, n'importe quoi, un homme, un chien, une porte qui claque et qui me fera tourner la tête au dernier moment.

Et maintenant, sa présence est devenu plus... forte. Est-ce le mot qui convient ?

Oui, on peut dire ça. Jusqu'à présent, il était protecteur sans être importun. L'air pouvait être rempli de lui, sa présence restait éthérée. Il ne se solidifiait que lorsque j'étais en danger, comme pour le tricycle. Si je tombais, si quelqu'un me voulait du mal, il se trouvait là, pour amortir ma chute, pour parer le coup. Mais dernièrement, c'est devenu si différent. Il ne se prend plus seulement pour mon gardien, il cherche à contrôler ma vie.

Et vous pouvez le prouver ?

Des preuves, des preuves... Il y a les choses qu'il casse quand il est en colère contre moi, il y a les accidents qui arrivent à mes amis. Et je sais qu'il est là maintenant, dans cette pièce, et qu'il nous écoute, et que s'il n'aime pas ce que je vous dis, ou ce que vous allez me dire, il vaudrait mieux que